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Haruki Murakami : Kafka sur le Rivage

Avec Kafka sur le rivage Haruki Murakami a écrit l’ample récit symbolique dans lequel
se nouent et se dénouent les fils d’existences qui convergent à la frontière de la Vie
et de la Mort, et où, s’alternant et se confondant parfois, le rêve et la réalité révèlent
mystérieusement, douloureusement et mélancoliquement le sens des quêtes
initiatiques singulières qui tissent la trame tout à la fois épique, mythique et onirique
de ce magistral roman de formation comptant désormais parmi les œuvres majeures
de la littérature mondiale.

Pascal Dober

Alex Capus : « Au Sevilla Bar »

Max, double de l’auteur est le tenancier du Sevilla Bar, îlot et havre de tranquillité, lieu
de rencontres, quelque part dans un quartier d’une grande ville suisse. Sous son
regard lucide et quelque peu désabusé, le temps qui passe transforme tout, et la post-
modernité qui s’était jusqu’à présent, petit à petit insidieusement glissée dans le
monde, achève ouvertement son entreprise de destruction d’une époque presque
révolue dans laquelle l’absolue monotonie, jusqu’alors, n’avait pas laissé les marques
si caractéristiques de la laideur uniforme et qui envahit désormais jusqu’aux paysage
de la campagne…

Chronique douce-amère de notre temps, « Au Sevilla Bar », réussit, avec un ton léger,
à entraîner son lecteur dans une réflexion profonde et l’invite à contempler le monde
contemporain avec douceur et mélancolie ; grâce à la prose de son auteur qui
conjugue harmonieusement tendresse et nostalgie, l’expérience de l’amertume est
épargnée à celle ou celui qui entrera dans ce livre singulièrement empreint de
délicatesse, et qui, une fois refermé, résonne longuement des sujets graves dont il
traite.

Pascal Dober

« Mobylette » de Frédéric Ploussard (28.09.2021)

Quel est votre livre préféré ? Moi, c’est « Mobylette », premier roman EXTRAORDINAIRE d’un grand auteur (2 mètres, quand même) !

Il s’agit véritablement d’un moyen de transport, improbable certes mais diablement plaisant.

Embarquée en 3 pages, j’ai été trimbalée, à toute allure, de vies cabossées en personnalités tranchées. Quel voyage ! Je n’avais plus du tout envie de descendre.

J’ai été bousculée par la forme et touchée par le fond. Je ne résume pas l’histoire puisque vous la lirez. ChapeauX bas. Monsieur Ploussard !

Isabelle Zünd

Le livre de la semaine (ArcInfo, du 14.01.20)

« La Maison allemande »
de Annette Hess

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Le Livre de la semaine (ArcInfo du 15.10.2019)

« Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon »,
de Jean-Paul Dubois

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Le Livre de la semaine (ArcInfo du 02.04.2019)

« Les gratitudes »,
de Delphine de Vigan

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Le Livre de la semaine (ArcInfo du 12.2.2019)

« Là où les chiens aboient par la queue »,
d’Estelle-Sarah Bulle

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Le Livre de la semaine (ArcInfo du 15.9.2018)

« Reviens », de Samuel Benchetrit

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Philippe Claudel, L’archipel du chien

Coup de cœur d’Isabelle Zünd. 19 mai 2018

Philippe Claudel, L’archipel du chien, Éditions :  STOCK, 280 pages

Si la couverture de ce livre vend du rêve, son contenu dilue du cauchemar. Sous la forme d’une fable acide, l’auteur égratigne l’indifférence collective qui s’est installée face aux drames des migrants. Son écriture droite et orageuse met en relief la lâcheté et la cruauté de la nature humaine. En décor, une petite île isolée que l’on devine méditerranéenne. Un matin, quelques notables découvrent 3 cadavres de jeunes hommes noirs échoués sur la plage. C’est l’histoire de la procrastination déployée par ces acteurs sans noms, par ces « salauds ordinaires ». Il faut se débarrasser du problème ! La vieille instit, le curé, le Maire, le Docteur, le nouvel instit et le visiteur inconnu débattent, se battent, se débattent face à leurs âmes et consciences. Comment s’arranger avec l’impossible ? Ce roman est oppressant jusqu’à la dernière ligne, humainement dérangeant. On y trouve de tout, des goûts et des couleurs, des bruits et des odeurs, des rires et des pleurs. Merci Monsieur Claudel d’être un si précieux gêneur.

Lize Spit, Débâcle

Coup de cœur d’Isabelle Zünd. 28 mars 2018

Lize Spit, Débâcle, Éditions :  Actes Sud, 420 pages

Autant annoncer la couleur : terriblement noir ! N’y cherchez aucune nuance plus claire. Sur, l’échelle de l’amertume, ce premier roman se situe dans la catégorie « poids lourd ». Il conte les désespérances de certaines enfances. Nés la même année, dans un bled paumé, Eva, Pim et Laurens sont inséparables jusqu’à l’adolescence. Là se joue un drame. A 25 ans, Eva vit à Bruxelles. Elle revient au village avec, dans son coffre, un bloc de glace. Le mode narratif se décline en alternance sur 3 niveaux : la journée du retour, l’été des jeux interdits de l’adolescence et toutes les bribes de l’enfance. C’est habilement tissé, à la manière d’un thriller. L’écriture tranche dans le vif, en griffe les fentes. La traduction du néerlandais est remarquable puisqu’on ne la remarque pas. Il est impossible de se mettre à l’abri du récit et des vapeurs toxiques qu’il dégage parfois. J’ai un peu ri, jaune, et beaucoup pleuré. Je suis encore bouleversée. Demain, promis, je lis léger !